Tout savoir sur … la recherche partenariale avec le CEA Tech [Interview]

recherche partenariale avec CEA tech

Les Partenariats Public-Privé, ou projets de recherche partenariale, permettent la valorisation de la R&D française en répondant aussi bien aux besoins des industriels qu’à ceux des organismes publics.

bonzom

À ce titre, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, connu sous l’acronyme CEA, est un acteur majeur de la R&D et l’innovation. Le CEA Tech, qui est un partenaire privilégié d’Innovatech Conseil, est la branche dédiée à la recherche technologique et participe à la mise en place de plus de 600 projets de recherche partenariale par an. Dans le cadre d’une collaboration avec notre client Global ECO Power, nous avons échangé avec Paul-Vincent Bonzom, qui occupe le poste de Responsable des Partenariats pour la région Sud (ex PACA) au CEA Tech. Nous collaborons régulièrement avec lui lors de l’accompagnement de nos clients, et avons profité d’une entrevue pour lui poser quelques questions.

Pourriez-vous nous présenter en quelques mots le mode de fonctionnement du CEA ainsi que ses objectifs en matière de recherche partenariale ?

Le CEA est un organisme public de recherche, classé parmi les plus innovants du monde et occupant la première place européenne. Sa principale ambition est de développer le niveau de connaissance scientifique et de contribuer à la redynamisation du tissu industriel français par le transfert des innovations technologiques. Le CEA intervient à tous les niveaux de maturation technologique des projets.
La mission de CEA Tech est d’assurer la continuité entre création de valeur ajoutée scientifique et soutien à la compétitivité de l’industrie française. Dans les faits, cela se traduit par un budget annuel de 650 million d’euros et une ressource humaine allouée de plus de 4 500 chercheurs participant au dépôt de plus de 4 000 brevets, dont 600 nouveaux brevets par an .

Quels sont les principaux domaines d’expertise du CEA ?

La mission historique du CEA est la recherche en science de l’atome. Aujourd’hui, cette mission est beaucoup plus large.
Le CEA est un organisme à la croisée des chemins qui a besoin de se repenser autour de toutes les transitions majeures (numériques, écologiques, etc). Pour cela, le projet du CEA tourne autour de trois axes : devenir un accélérateur de la transition énergétique et climatique, devenir un acteur de l’industrie médicale de demain, et soutenir la dissuasion. Pour atteindre ces domaines d’expertise, trois conditions majeures s’imposent pour le CEA. Tout d’abord, il doit se placer dans une dynamique d’excellence et d’ouverture en soutenant des projets forts. Ensuite, il faut administrer une exemplarité dans la tenue de ces projets et l’allocation des moyens. Enfin, le CEA doit respecter profondément l’héritage de l’entreprise pour conduire son changement.

Y-a-t-il un profil type d’entreprises qui collaborent avec le CEA Tech ?

Pas réellement. Les offres de collaboration avec le CEA Tech sont variées et nous essayons de les adapter à toutes situations. Nos partenaires industriels vont de la start-up et jeune entreprise innovante, à la multinationale en passant par la PME spécialisée. Tous les secteurs d’activité sont représentés : l’industrie du semi-conducteur, l’électronique grand public, la santé, les énergies renouvelables, le transport, la sécurité, etc.

Vous évoquez l’offre de collaboration du CEA Tech. De quoi s’agit-il ?

À l’heure actuelle, le CEA Tech propose plusieurs modèles de partenariats adaptés au type d’activité, au volume du projet et aux besoins des partenaires. Notre offre se situe aux niveaux 3 à 7 de l’échelle des TRL et s’étend de l’expertise jusqu’au développement d’un nouveau système/composant. Nous signons aussi bien des projets de collaboration ponctuels, qui s’étendent sur quelques mois, que des partenariats pluriannuels qui engagent une vraie collaboration dans le temps.
Nous proposons également un programme d’affiliation multipartenaires, qui permet à des entreprises non concurrentes de bénéficier de la diffusion des technologies.

Le CEA investit-il dans de jeunes entreprises, même si elles sont encore instables ?

Pour favoriser le transfert de l’innovation, l’une des missions du CEA Tech est d’offrir la possibilité à ses collaborateurs – mais aussi à des personnes extérieures – de valoriser les technologies mises au point par le CEA. L’idée étant de les aider à rendre ces technologies concrètes grâce à l’entrepreneuriat et la création de start-up.
Ainsi, il existe plusieurs programmes au CEA Tech pour permettre à ces nouvelles structures de se développer. Nous proposons notamment les programmes CEA invest et Supernova, qui sont des fonds d’investissement pouvant apporter des moyens financiers à des entreprises en démarrage.
Notre offre pour les jeunes entreprises comporte également un programme d’aide à la création de start-up. Pendant cinq ans, la structure bénéficie d’un encadrement complet avec de la formation au management, la mise en relation avec l’écosystème du CEA, etc. Ce programme permet également un soutien financier.
Ce programme a permis la création de plus de 200 start-ups, avec un taux de réussite important. Il n’y a pas beaucoup d’équivalent proposant des conditions aussi avantageuses aux entreprises en démarrage. Parmi nos plus belles réussites, il y a des entreprises telles que Soitec ou encore Ulis/Sofradis.

De nombreuses entreprises sont intéressées par de la recherche partenariale. Le CEA peut-il répondre à toutes les demandes ?

Oui, dans la mesure où il s’agit d’un projet avec une vraie plus-value technologique et économique. En revanche, le CEA n’a pas vocation à se substituer à un bureau d’étude ou à réinviter une technologie qui existe déjà ailleurs. Il arrive souvent que les entreprises se présentent avec un projet de recherche sans avoir fait un état de l’art exhaustif au préalable.
De plus, le niveau de demande de partenariat est variable selon nos sites. Dans les sites historiques du CEA, Grenoble, Saclay et Chambéry, nous bénéficions d’un intérêt local très fort, avec une demande soutenue.

Comment est géré le partage de la propriété intellectuelle entre le CEA et les entreprises lors de projets de recherche partenariale ?

Au CEA Tech, la politique de propriété intellectuelle repose sur une protection des innovations qui prend généralement la forme de dépôt de brevets. La valorisation des connaissances se fait sur la base d’un partage équilibré des droits, dont les conditions d’exploitation visent à soutenir à la fois l’entreprise et la politique du CEA.
Toutes les connaissances acquises avant le lancement du projet, même si elles sont utilisées durant les travaux restent propriété entière de l’entreprise. Pour les connaissances nouvelles, la règle appliquée est qu’elles appartiennent à l’employeur du chercheur qui a mis au point la connaissance, avec la possibilité d’une copropriété en cas de développement conjoint.
Bien entendu, quelle que soit la situation, le CEA Tech fait de la confidentialité et de la protection des données une priorité constante.

Quand on est à la tête d’une petite PME ou d’une start-up, les temps de réactivité de certaines institutions publiques peuvent être très handicapants. Comment le CEA gère ses interventions dans le temps ?

Le CEA Tech est structuré de façon à s’adapter aux enjeux des industriels, qu’il s’agisse de start-up ou de grands comptes. Nous disposons par exemple d’un service juridique propre. Nous sommes régulièrement félicités pour notre réactivité, et cela contribue certainement au fait que plus de 80% des entreprises du CAC 40 font historiquement appel au CEA.

Pour aller plus loin

Innovatech Conseil est un acteur du CIR/CII référencé implanté dans son réseau d’acteurs de la R&D. À ce titre, nous œuvrons régulièrement aux côtés d’organismes tels que le CEA Tech afin de doter nos clients d’indicateurs de R&D forts pour sécuriser et pérenniser leurs dossiers. N’hésitez pas à contacter nos experts pour obtenir une mise en relation avec nos partenaires ou bien faire un bilan sur votre projet de recherche partenariale. Pensez aussi à rejoindre notre communauté sur Linkedin !