Open Innovation : une collaboration qui a tout bon

open-innovation

 

Nous vous parlions de l’intérêt des PPP (Partenariats Public-Privé) dans le cadre du CIR. Aujourd’hui, nous revenons dans cette même thématique avec l’Open Innovation. De plus en plus de grands groupes accueillent des incubateurs de projets et/ou des accélérateurs de start-ups, déploient des directions digitales et même parfois des équipes chargées de prévoir les tendances des cinquante prochaines années… Si la capacité à innover est un facteur clef de succès, c’est désormais sur la manière d’innover que les entreprises déploient les stratégies les plus novatrices. Et l’Open Innovation fait partie de ces nouvelles tendances. Augmenter les synergies internes dans une entreprise, une industrie, ou entre différents secteurs : voilà l’ambition de l’Open Innovation. Une pratique venue d’outre atlantique qui vise à aménager l’innovation collaborative. Même si elle n’en est qu’à ses débuts, de nombreuses entreprises commencent à en saisir les bénéfices potentiels. 

Qu’est-ce que l’Open Innovation ?

L’Open Innovation, ou Innovation Ouverte, est une pratique ciblant l’innovation et la R&D et qui repose sur le partage et la coopération. L’objectif est la valorisation des idées, des connaissances et des savoir-faire, avec en bout de chaîne, la recherche d’une industrialisation des résultats.
Autrement dit, pour les grandes entreprises, reconnaître que certes, il y a une incapacité à fournir le niveau d’innovation nécessaire pour suivre les besoins du marché, mais pallier cette incapacité en s’ouvrant à des expertises externes. Et en particulier, l’expertise des start-ups et autres petites structures récentes disposant des idées mais pas des moyens. Les grands groupes ont bien conscience que celles-ci sont capable d’apporter un œil neuf et des capacités qui manquent, et c’est ce qu’elles cherchent via l’Open Innovation.
Car la plupart du temps, l’initiative provient d’une société de taille importante qui dispose de larges moyens mais fait face à des problématiques d’innovation et d’agilité. Cette société va s’allier à une petite entité innovante pour solutionner ces problématiques via une mise en commun de certains processus.
Le concept d’Open Innovation émerge en 2003 sous la plume d’Henry Chesbourg dans son ouvrage précurseur Open Innovation. Les premières entreprises à se lancer sont les sociétés d’édition de logiciels, dont Oracle, Microsoft, Google ou encore IBM.
Dans un premier temps, le développement de l’Open Innovation se fait essentiellement outre-Atlantique et concerne des projets très ponctuels, avec notamment des collaborations entre les entreprises et certains laboratoires.
Les entreprises occidentales se sont depuis appropriées le concept et désormais, la vraie nouveauté, c’est le développement de l’Open Innovation à des technologies de l’information et de la communication, notamment via les réseaux sociaux, les outils du e-commerce, les technologies du web sémantique, ou encore le big-data. En effet, pour les entreprises, le numérique a apporté un changement majeur dans la façon d’innover. Les infrastructures numériques, et notamment les plateformes collaboratives, facilitent la mise en place de nouvelles démarches d’innovation ouverte. Les grandes entreprises, habituées à des démarches traditionnelles d’innovation fermée, composent désormais avec de nouveaux partenaires et effectuent des transformations culturelles majeures (culture du risque et de l’expérimentation, rapport au temps, etc.).
Aujourd’hui, l’Open Innovation regroupe les pratiques de l’innovation s’appuyant délibérément sur l’extérieur de l’entreprise, pour en améliorer l’efficacité ou valoriser les efforts fournis en interne.
Globalement, l’innovation ouverte promeut le développement de flux de connaissances et d’idées lors du processus d’innovation :

  • Entre l’entreprise et son environnement : afin de permettre un meilleur partage des risques et des gains avec des partenaires extérieurs. Ceux-ci peuvent être des organisations (laboratoires, entités publiques), des particuliers via le crowfunding, ou encore des start-up.
  • À l’intérieur même de l’entreprise : en permettant une plus grande mobilisation de tous les collaborateurs de l’entreprise et de leurs compétences.

 

Open Innovation : un échange vertueux

Quel est l’intérêt pour moi de réaliser de l’Open Innovation ? C’est la question que se posent de nombreux Responsables R&D avant d’intégrer ou non un processus d’innovation ouverte. Pour ces entreprises, les enjeux sont focalisés sur :

  • L’identification des partenaires les plus pertinents
  • L’identification des problématiques d’innovation pouvant être solutionnées par l’Open Innovation
  • L’accompagnement financier et technique à apporter aux projets
  • Les ressources à déployer
  • L’intégration du ou des partenaires aux processus internes et aux équipes
  • L’adaptation de ces processus et de la culture de l’entreprise avec les entités externes
  • L’utilisation et surtout l’industrialisation des résultats obtenus

Pour en savoir plus sur la difficulté des entreprises à commercialiser leurs innovations et sur les solutions possibles, retrouvez notre article Comment transformer son produit innovant en business rentable ?
De plus, les entreprises ont du mal à suivre la course à l’innovation inscrite dans de nombreux marchés globaux. Les vagues d’innovation de rupture technologique (= une innovation telle qu’elle va remplacer le produit de référence sur un marché) sont la hantise des entreprises qui peinent à suivre cette course. Les grandes entreprises ont des organisations traditionnelles qui sont assez lourdes et souffrent de leur inertie. Ce sont ces aspects que permet de résoudre l’Open innovation.
En France, les résultats de démarches d’Open Innovation fructueuses commencent à émerger :

  • La jeune pousse Mister Asphalt, intégrée au sein de l’incubateur de Total, qui a permis à la multinationale de développer un procédé de transport simplifié du bitume.
  • La SNCF, très impliquée dans l’Open Innovation, qui a engagé un travail avec la start-up Lookies pour développer un programme qui analyse l’affluence et les temps d’attente en gare, et un autre avec Snips sur l’application Tranquilien dédiée aux utilisateurs, pour connaitre l’affluence dans les trains.
  • La start-up Sweeten (basée à New-York) qui a récemment intégré NOVA, l’incubateur d’Open Innovation de Saint-Gobain. Sweeten met en relation des particuliers souhaitant mettre en place des travaux (de rénovation, de construction…) avec des professionnels du bâtiment.

 

Quels sont les outils existants ?

Au fur et à mesure de l’internationalisation du concept de l’Open Innovation, de nombreuses grandes sociétés se sont impliquées dans la mise en place d’outils tels que des incubateurs pour les start-ups, des programmes d’accompagnement, des fonds corporate… Par exemple Total a mis en place son incubateur « l’Usine 4.0 » en collaboration avec quatre autres grands groupes : Air Liquide, Areva, Eiffage, Solvay et Vinci Énergies. Renault ouvre son troisième Renault Open Innovation Lab baptisé « Le Square » à Paris. Le groupe Engie lance ENGIE Innovation, qui souhaite investir dans le développement de start-up et créer un véritable écosystème local tout en répondant à des besoins industriels et commerciaux via des appels à projet. Orange a mis en place un OrangeFab (accélérateur de start-ups) en France après en avoir ouvert 11 autres, avec entre autre son premier dans la Silicon Valley en 2013. PSA Peugeot Citroën a créé un réseau de 16 OpenLabs, 7 chaires académiques et 2 cellules d’innovation à travers le monde qu’il a appelé le StelLab (Science & Technologies Exploratory Lean Laboratory). Dans ces lieux, le groupe PSA souhaite faire émerger de nouvelles start-ups grâce aux étudiants et chercheurs des universités avec lesquelles il est partenaire.
Dans la même idée, la chaire de l’école parisienne CentraleSupélec a lancé l’Institut Open Innovation avec des membres fondateurs corporate (Altran, Mazars, Société Générale et Vinci) et des partenaires (Axa Global Direct et Groupe UP).
Pour ce qui est des entreprises moins imposantes cherchant à mettre en place une démarche d’Open Innovation, de nouvelles sociétés ont vu le jour se qualifiant d’intermédiaires de l’innovation ouverte. Elles permettent de mettre en relation des entreprises qui veulent avoir recours à de l’Open Innovation, avec des start-ups, des académiques, des étudiants… On peut citer parmi d’autres des start-ups françaises telles Whyers, Kinov, Yoomap, Agorize …
Pour favoriser l’impact de l’Open Innovation, des événements sont également organisés tel que l’Open Innovation Camp à Nantes, dont la deuxième édition a eu lieu cet été. Ou encore le concours « David avec Goliath », lancé par Raise et le cabinet Bain & Compagny, qui vise à récompenser les meilleures initiatives d’Open Innovation.

 

Quel intérêt dans une démarche de Crédit Impôt Recherche ?

Pour une start-up, innovante par nature, ou une jeune entreprise, quoi de mieux de pouvoir bénéficier des ressources d’un grand groupe ? Dans cette situation, par ressources on entend matérielles, humaines et bien sûr financières, limitant considérablement les lourds investissements et avances de trésorerie que représente une campagne de R&D. L’année suivante, le crédit d’impôt obtenu allège les dépenses, ce qui permet de réinvestir plus dans la suite des travaux de R&D ou de pouvoir mettre en place une nouvelle chaîne de production ou une campagne de publicité pour le futur produit.

Mais ne pensez pas que le grand groupe est vu ici comme un donneur et non un receveur. S’engager dans un processus d’Open Innovation est également pour lui l’occasion de faire des économies sur les frais engagés dans sa R&D. En effet, les méthodes disruptives mises en place par les start-ups permettent de gagner un temps considérable, ce qui va de pair avec une économie considérable et une mise sur le marché de nouveaux produits en avance sur la concurrence.

Les projets collaboratifs sont les plus à même de bénéficier du Crédit d’Impôt Recherche : en réunissant plusieurs disciplines, une entreprise peut bénéficier des indicateurs de R&D de ses collaborateurs dans son dossier CIR. De plus, l’aspect partenariat est plus intéressant que l’aspect prestataire, dont les dépenses éligibles sont soumises à un plafond.

Partenariats avec des laboratoires de recherche, conception de produits, parfois même avec des concurrents, création d’outils open source, lancement de plateformes collaboratives, participation des clients dans l’élaboration d’un projet, … L’Open Innovation fait désormais partie des pratiques de nombreuses entreprises. Pourquoi pas la vôtre ?

 

En savoir plus ?

L’équipe d’Innovatech Conseil accompagne les PME/TPE, les Jeunes Entreprises Innovantes et les start-up dans leurs projets innovants. Celles-ci peuvent solliciter les services d’Innovatech afin de savoir comment mettre en place des pratiques d’Open Innovation dans leurs propres structures. Pour cela, il suffit de prendre contact avec nous pour obtenir une expertise gratuite.